présentation des peintures synchronistiques

vendredi, juillet 21, 2017

Monstres marins enlevant une baigneuse

Gilles Chambon, Monstres marins enlevant une baigneuse, huile sur toile, 50 x 61 cm, 2017
La peur des monstres marins court dans l’imaginaire des hommes depuis l’antiquité :

-    Dans la mythologie grecque, Poséidon, le dieu des océans, suscite des monstres à divers occasions, pour se venger  de ceux qui l'ont courroucé. Par exemple pour tuer Laocoon et ses fils, pour dévorer Andromède, ou encore pour provoquer la perte d’Hippolyte, fils de Thésée.
-    Il y a aussi bien sûr les Sirènes, ces femmes-oiseaux, puis femmes-poissons, qui tuent les matelots après les avoir envoûtés par leurs chants irrésistibles.
-    Ou encore Charybde et Scylla, deux divinités changées en d'affreuses créatures qui gardent un passage marin et engouffrent les bateaux qui s’y aventurent, avec leur équipage.
-     Dans la Bible, tout le monde connaît aussi le Léviathan, cette sorte de serpent de mer géant, qui symbolise toutes les forces du mal.

La cartographie et les gravures des XVIe et XVIIe siècles regorgent aussi d’images de monstres marins plus terrifiants les uns que les autres, prouvant l’importance persistante de ces créatures dans l'imaginaire, sans doute parce qu'elles cristallisent les angoisses des navigateurs, exposés aux dangers des voyages au long cours, et dont les disparitions fréquentes étaient toujours enveloppées de mystère.

Enfin la littérature des XIXe et XXe siècle comporte aussi des récits mettant en jeux des monstres marins ; les plus célèbres sont :

-    Le roi des Auxcriniers de Victor Hugo (Les travailleurs de la mer)
-    Le calmar géant de Jules Vernes (Vingt mille lieues sous les mers)
-    Le cachalot blanc d'Herman Melville (Moby Dick)
-    Le requin géant de Peter Benchley (Les dents de la mer, adapté au cinéma par Spielberg)

Aujourd’hui, les monstres marins font un peu moins peur… Mais les poètes continuent de croire qu’ils sont là, chaque fois que la mort emporte un navigateur trop téméraire ou une baigneuse trop imprudente.

Mon tableau synchronistique montre deux créatures hybrides (comme le sont la plupart du temps les monstres marins de l’imaginaire), emportant la dépouille d’une baigneuse. Pour ce faire, j’ai détourné les deux personnages centraux d’un dessin de Picasso « Minotaure dans une barque sauvant une femme » (1937, collection particulière), j’ai remplacé la tête du minotaure par une tête de griffon du même auteur, et j’ai situé le tout dans une composition de Geer Van Velde (gouache sur papier, vente Versailles, avril 2017) dont j’ai modifié l’orientation:

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