présentation des peintures synchronistiques

mardi, octobre 25, 2016

La chute d’Icare


Gilles Chambon, La chute d'Icare, huile sur toile, 45x48cm, 2016
La chute d’Icare n’a pas été tellement représentée par les grands peintres ; à part le tableau de Pieter Brueghel (Musées Royaux de Bruxelles), que tout le monde connaît, et dans lequel on ne voit d’ailleurs pratiquement pas Icare, il y a une petite esquisse de Rubens (également aux musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles), un tableau de Chagall, une composition en papier découpé de Matisse, un mur décoratif de Picasso pour l'UNESCO, et quelques dizaines d’autres fresques ou peintures qui traitent de ce thème.

Icare, fils de l’architecte Dédale, enfermé avec lui dans le Labyrinthe, s’enfuit avec son père grâce à des ailes de plumes confectionnées avec soin et collées à la cire ; mais le jeune homme, grisé par l’ivresse du vol et n’écoutant pas les avertissements de son père, s’élève trop haut vers le soleil ; la chaleur fait fondre la cire, et il périt après une chute terrible qui le précipite au fond de l’eau. Ce mythe symbolise l’orgueil et le destin funeste auquel ce péché ouvre la voie ; mais il peut également être l’équivalent mythologique de la chute de l’homme après l’expulsion d’Adam et Eve du paradis terrestre, chute qui a condamné l’humanité au travail. On peut aussi rapprocher le mythe d’Icare de celui de Phaéton, ou même de la chute de l’ange Lucifer.

Mon tableau reprend donc la légende d'Icare, et si l'on doit lui chercher un symbolisme nouveau, c'est peut-être celui de l’échec de la peinture abstraite qui, grisée par la libération des contraintes de la représentation figurative, a perdu peu à peu ses repères et s’est finalement dissoute dans les eaux troubles de l’art conceptuel… L’universalité des mythes conduit chacun à les rapporter à ses propres préoccupations.

Mais quel qu’en soit le symbole, ma « chute d’Icare » est avant tout, bien sûr, une peinture synchronistique. Cette fois, cependant, je n’en donne pas la clef, et laisse aux lecteurs avisés le soin de retrouver eux-mêmes les œuvres qui m’ont servi ! Bon courage.

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