présentation des peintures synchronistiques

mercredi, août 02, 2017

Une Annonciation synchronistique

Gilles Chambon, Annonciation synchronistique, huile sur toile 55x50cm, 2017
Depuis la Renaissance, la scénographie traditionnelle des Annonciations nous montre l’archange Gabriel muni des ailes du messager divin, tenant généralement une fleur de lys (symbole de pureté, de l’immaculée conception), et en face de lui Marie, qui reçoit en même temps un rai de lumière venant de Dieu le Père, dans le ciel, et sur lequel vole souvent une colombe, symbole de l’Esprit Saint.

L’Annonciation que je propose sort la Vierge et l’ange du cadre réaliste, pour les disposer dans un monde abstrait… Prenant ainsi acte du recul agnostique contemporain par rapport à la culture religieuse occidentale, qui reste néanmoins très prégnante. Le rayon divin symbolisant la fécondation miraculeuse est remplacé par un tourbillon de petites formes géométriques, qui évoque une autre fécondation divine appartenant à l’imaginaire mythologique occidental, celle de Danaé par Jupiter, sous forme d’une pluie d’or.

C’est une composition synchronistique associant un dessin d’étude d’ange, de Guercino (c.1638-9, Royal Collection Trust, Londres), la célèbre Vierge de l’Annonciation de Jacopo Pontormo, peinte entre 1525 et 1528 sur un mur de l’église Santa Felicita, à Florence, et une petite composition  de Geer Van Velde (Gouache sur papier, 26 x 20 cm, monogrammé, passée récemment en vente):
 

mardi, août 01, 2017

Georges Vandenbosch (1912-1981), un petit maître de Charleroi à découvrir

Georges Vandenbosch, Sphère, huile sur toile 100x119cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, né en 1912 à Gilly, est embauché à l'âge de 20 ans au service de la S.T.I.C. (Société de transports intercommunaux de Charleroi), où il est conducteur de tramway. Homme scrupuleux, secret, et perfectionniste, l'art le tente. Il se met à peindre, sans avoir suivi de formation. Cependant il s’est familiarisé peu à peu avec la culture artistique en fréquentant le cercle artistique et littéraire de Charleroi, où il se fait des amis et expose son travail. Il y rencontre, dans les années 60, le colonel Raymond Pairon, amateur d’art et collectionneur de peinture, qui se prend d’une passion pour ses tableaux. En quelques mois, il lui en achète une soixantaine. En parfait mécène, il lui trouvera même un atelier pour qu’il puisse exercer plus facilement son art.
Le peintre Georges Vandenbosch

Esprit puriste, Georges Vandenbosch ne trouve sa véritable voie qu’en s’éloignant de la figuration, dans la seconde partie de sa vie, alors qu’il a atteint la cinquantaine. 
Parti dans sa jeunesse d’une figuration mi-académique mi-impressionniste, Vandenbosch a évolué au cours de sa vie vers un post-cézannisme / post-fauvisme, aux formes et aux couleurs bien posées, dans une palette restant relativement sourde. 

Georges Vandenbosch, Paysage, 1942, huile sur toile 55,5x65cm, localisation inconnue
Georges Vandenbosch, Portrait d'une dame,  huile sur toile, C. 1940, localisation inconnue
Georges Vandenbosch, Le terril, 1948, huile sur toile 97,5x110cm, localisation inconnue
Georges Vandenbosch, Paysage minier, huile sur toile 80x110cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, Fleurs, huile sur toile 100x85 cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi

On sent dans certaines natures mortes à partir des années cinquante, l’influence du peintre Liégeois Edgard Scauflaire. Travaillant d'abord le rapport rythme-couleur, il peint ce qui l'entoure, préoccupé par la recherche constante d'équilibre. 
Georges Vandenbosch, Le compotier blanc, 1962, huile sur toile 82x102cm, localisation inconnue
Georges Vandenbosch, Nature morte avec poires et pommes, huile sur toile 60x70cm, localisation inconnue

Georges Vandenbosch, Nature morte, huile sur toile 60x74cm, collection privée
Georges Vandenbosch, Tulipes ouvertes, 1968, huile sur toile, localisation inconnue

À la fin des années 60 et dans les années 70, peut-être sous l’influence de Louis Van Lint, il s'essaye à l’abstraction pure, et expose ses toiles au palais des beaux-arts de Charleroi (1968 et 1973). Ses compositions géométriques, riches de motifs privilégiant plutôt les courbes, se simplifient progressivement, jusqu’à un certain minimalisme géométrique, sobre et dépouillé, mais harmonisé par un coloris toujours nuancé.

Georges Vandenbosch, La machine à coudre, huile sur toile 73x92cm, collection privée, crédit photo 1RPA
Georges Vandenbosch, Hivernale, huile sur toile 50x40cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi, crédit photo 1RPA
Georges Vandenbosch, Composition 50, huile sur toile 69,5x89cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, Puissance mécanique, huile sur toile 80x100cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, Le mastodonte, huile sur toile 77x96cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, Le câble détaché, huile sur toile 50x68cm, musée des Beaux-Arts de Charleroi
Georges Vandenbosch, Composition, 1976, huile sur toile 106x85cm, localisation inconnue
En 2010, Francine Pairon, l’une des filles de son mécène, Directrice de la Section « Création » de l’Institut de la Mode à Paris, a choisi, avec ses frère et sœurs, de faire une donation à la Ville de Charleroi de trente-huit tableaux de Georges Vandenbosch, qui se joignent à ceux déjà acquis précédemment par le Musée des Beaux-Arts de la ville. Il est donc maintenant facile de découvrir ou revisiter l’œuvre de ce talentueux peintre wallon qui mérite l'attention des amateurs.

Exposition Georges Vandenbosch en 2010 au musée des Beaux-Arts de Charleroi, photo Frédéric Vertessen